La peur est une émotion normale et naturelle. Elle permet de survivre dans notre environnement en n’engageant pas certains comportements dangereux qui pourraient nous couter la vie. Cependant, il faut trouver le bon équilibre, car trop peu de peur risque de nous faire prendre des risques inconsidérés et un surplus de peur nous paralyse et nous empêche de vivre notre vie. C’est pour cela qu’il est important de comprendre comment transformer sa peur en force.
Être maître de sa propre maison
Nous ne sommes pas vraiment libres. Si nous étions totalement libres, nous serions capables de faire ce que nous voulons lorsque nous le voulons. Nous serions capables de rédiger, de travailler et de nous concentrer pour faire ce que nous voulons faire lorsque nous le voulons. Nous serions capables d’aller parler à cette personne lorsque nous le désirons.
L’esprit de peur
Notre être est composé de différents esprits, chacun ayant son rôle à jouer. Un esprit de peur voulant nous faire survivre, un esprit d’aventure, un esprit de faim, un esprit de soif, un esprit pour chaque tentation, etc. Nous avons une multitude d’esprits. L’un des buts de notre vie est d’arriver à les comprendre, à les intégrer, et à les unifier pour qu’ils agissent tous dans la même direction. Dans cet article, nous allons parler de l’esprit de peur et de comment l’intégrer.
Peut-être ne sommes-nous pas aussi maîtres de nous-mêmes que nous le pensons, si nous ne pouvons même pas décider de ce que nous voulons faire quand nous voulons le faire.
Le dragon grandit
Nous nous sommes tous déjà retrouvés dans une situation dans laquelle bien qu’une part de nous veut faire une action, en face de celle-ci, un esprit de peur se réveille pour nous dire « c’est dangereux, on le fera demain quand on sera prêt ». Ce cycle infernal peut se répéter éternellement, car le lendemain, cette chose que nous voulions faire sera devenue un petit peu plus difficile à faire. Tout ce que nous faisons se renforce et tout ce que nous ne faisons pas dégénère.
Si nous décidons de renforcer l’esprit qui n’agit pas, nous deviendrons excellents à ne pas agir et agir deviendra de plus en plus difficile. Le dragon à affronter deviendra de plus en plus grand et dangereux. Tout ce que nous ne faisons pas par peur grandit et devient de plus en plus dangereux et difficile à faire. C’est pour cela qu’il faut être conscient de chaque action que nous faisons.
Le circuit de la peur
Le circuit de la peur est un circuit primitif et vital. En cas de danger, il prend le dessus sur toutes nos autres structures cérébrales pour nous permettre de survivre. Nous nous retrouvons comme un lapin, paralysé, ou fuyons. C’est pour cela qu’il y a autant d’hommes craignant de parler aux femmes. C’est l’image de la méduse. L’homme se retrouvant paralysé à l’idée d’approcher une femme.
Il est cependant possible de dompter ce circuit de la peur, cet esprit de peur, pour lui permettre de nous aider à faire ce que nous voulons faire, à agir pour aller dans la direction que nous voulons suivre.
Garder cet esprit de peur comme un boulet au pied est une mauvaise stratégie, il faut l’utiliser comme un moteur puissant nous permettant d’aller de l’avant.
Éviter l’enfer, ou comment prendre le contrôle de son amygdale
L’amygdale
Pour transformer sa peur en force, il faut comprendre comment l’amygdale fonctionne. L’amygdale est une structure cérébrale primitive qui a pour fonction de nous faire survivre dans notre environnement. L’amygdale va jouer ce rôle en nous paralysant ou nous faisant fuir en face d’un danger qu’elle considère comme potentiellement létal. Elle a pour but de nous empêcher de faire une action qui pourrait potentiellement nous faire chuter en enfer.
L’amygdale est connectée à des structures du tronc cérébral, ce qui nous permet de fuir automatiquement en cas de danger et de ne pas avoir à ajouter le côté rationnel du cortex frontal. En cas de danger, il vaut mieux agir dans l’instant, de façon presque automatique, plutôt que de devoir être rationnel. La rationalisation vient après la réaction face à la peur. C’est ce qui nous permet de survivre. L’amygdale nous permet aussi de rester sur nos gardes et d’avancer lentement en face du danger, pour tester et mesurer si oui ou non, il y a danger (dans ce cas-là, l’amygdale interagit avec notre striatum, une structure importante dans le mouvement).
Le cri de l’amygdale
Avant de faire une action, l’amygdale mesure la conséquence et l’endroit dans lequel tu risques de te retrouver si tu agis ou si tu n’agis pas. Elle va ensuite essayer de comprendre quelle action est la plus risquée et mesurer si le risque en vaut la chandelle. Si l’amygdale conclut que faire l’action est dangereux, elle va devenir hyperactive et inhiber toutes tes régions cérébrales plus complexes telles que le cortex préfrontal par exemple. C’est à ce moment-là que notre cerveau perd son aspect rationnel et porte son attention sur l’évitement, la procrastination et essaie de nous convaincre que demain sera un jour meilleur pour agir et que nous serons prêts. L’amygdale fonctionne comme la fameuse peinture « le cri » en ayant un cri strident qui va paralyser les autres structures cérébrales plus complexes.
C’est l’amygdale qui nous empêche de sauter dans le vide, d’aborder cette personne que nous avons remarquée, et nous fait avoir peur de donner une présentation orale.
L’amygdale va aussi renforcer un comportement lorsque le résultat désiré se produit. Cependant, si le comportement n’engendre pas le résultat désiré, l’amygdale va inhiber ce comportement et le faire mourir. Son objectif ultime est de nous faire survivre en nous rendant aversifs vers le comportement ne fonctionnant pas pour atteindre nos objectifs.
S’il y a une action que tu rêves de faire, mais que tu n’arrives pas à faire, l’une des raisons possibles est que ton cerveau a conclu que faire l’action risque de t’emmener dans un enfer bien pire que l’endroit où tu risques de finir si tu ne fais pas l’action. La suite coule de source, ton corps ne voudra pas agir et sera paralysé.
Détermine le pour ou le contre de chaque action, la peur ou non de chaque action. Si tu crains de faire une action, c’est que ne pas faire l’action te fait moins peur.
Si veux faire une certaine action, mais qu’à chaque fois tu décides de t’enfuir, c’est que ton cerveau pense que faire l’action t’emmènera en enfer, alors il décide de t’empêcher de faire l’action pour te protéger et te permettre de survivre. Le cerveau ne veut ni souffrir, ni potentiellement souffrir.
Construis la machine que tu veux devenir
Environ 70 % de nos journées sont composées d’habitudes réflexives. Il est plus important de se concentrer sur celles que de planifier les 5 semaines de vacances annuelles, car nous sommes ce que nous répétons.
Aristote : « Nous sommes ce que nous répétons. Nous devenons ce que nous répétons. »
À chaque fois que nous faisons quelque chose et que nous le répétons, cette action devient de plus en plus facile à faire et nous devenons un petit peu plus cette personne. Plus nous répétons une action, plus celle-ci devient facile jusqu’à être totalement automatisée et habituelle. Elle devient une part de nous. Ce que nous répétons se renforce en bien et en mal.
Ce que nous ne faisons pas, évitons de faire, décidons de ne pas faire, se réduit et l’action devient de plus en plus dure à faire. Le dragon grossit à chaque fois jusqu’à devenir insurmontable.
Développer ce qui est bon
Nous pouvons choisir de développer ce qui est facile : récompense immédiate sans avoir à fournit d’effort comme regarder du porno, manger des sucreries, scroller sur Instagram et TikTok, et toutes ces activités engendrant une sécrétion de dopamine (sentiment de récompense) sans avoir à faire d’effort. Entre autres, céder à toutes les tentations hédoniques. Clique ici si tu veux apprendre à résister aux tentations. Prendre cette direction nous permet de devenir excellents à recevoir des récompenses sans faire d’efforts (devenir de plus en plus paresseux en d’autres termes). Nous pouvons aussi décider de prendre nos responsabilités et de développer ce qui est courageux et brave : faire ce qui doit être fait pour avancer chaque jour vers nos objectifs et la personne que nous désirons devenir (supposant que nous ayons pris le temps d’y penser).
Habitude et chemin cérébral
Lorsque nous développons une nouvelle habitude, celle-ci active entièrement notre cortex cérébral, puis majoritairement l’hémisphère droit (spécialisé dans ce qui est inconnu et non maîtrisé). Ensuite, l’action va passer dans la partie frontale pour enfin passer par l’hémisphère gauche (spécialisé dans l’ordre et le connu) et finir dans le fond de l’hémisphère gauche. C’est pour cela que conduire devient automatique au bout d’un certain temps. C’est comme si nous construisions une machine à répéter de plus en plus facilement un comportement que nous voulons développer ou que nous nourrissions un esprit à devenir de plus en plus compétent pour faire une certaine action.
Plus l’action est répétée, plus la machine ou l’esprit est capable de faire celle-ci. C’est pour cela qu’il est crucial de répéter un comportement qui nous aide à devenir qui nous voulons devenir.
Ce processus se produit, car notre cerveau a besoin d’automatiser ce que nous répétons. Chaque jour, nos journées sont composées en moyenne de 70 % d’habitudes réflexives pour lesquelles nous produisons un minimum d’effort.
Le regret et la souffrance
La souffrance ressentie (le regret) lorsque nous n’osons pas faire quelque chose que nous voulions faire provient de la dégénération du chemin synaptique, rendant l’action que nous voulions faire de plus en plus difficile. Peut-être que se faire force de temps en temps est la solution. L’opposé est aussi vrai, ce que nous faisons et ne faisons pas renforce le chemin synaptique, rendant la probabilité de répéter ce comportement de plus en plus grande, jusqu’à être totalement intégré en toi. Le regret vient donc de la dégénération du « bon » système que nous aurions dû nourrir et de la croissance du système qu’une part de nous voulait éviter. C’est un peu le meurtre de notre idéal, de celui que nous voulons devenir. C’est Caïn qui assassine son frère Abel, son idéal.
Fais-toi ce cadeau
Nous avons le choix chaque jour : « Quels comportements vais-je renforcer aujourd’hui ? Vais-je développer l’esprit qui agit pour aller là où je veux aller ou vais-je nourrir celui qui se satisfait de ne rien faire ? »
Le meilleur cadeau que nous pouvons nous faire est de renforcer de bons comportements qui vont nous permettre de devenir la personne que nous voulons devenir. Pour se faire, nous devons être conscients de chaque chose que nous faisons et prendre le temps de nous demander si ce que nous faisons est « bon » pour nous en nous posant les questions suivantes : « Qui vais-je devenir si je répète cette action et ce comportement encore et encore ? Est-ce que cette action entraine ma chute ? »
Construis la machine que tu veux devenir pour pouvoir transformer ta peur en force.
Transformer sa peur en force en séparant le bon grain de l’ivraie
Pour pouvoir transformer sa peur en force, il faut prendre le temps de séparer les bonnes actions des mauvaises, le bon grain de l’ivraie est crucial. Prendre quelques secondes pour regarder si l’action que nous voulons faire, faisons ou venons de faire est du bon grain ou de l’ivraie permet au long terme de ne garder que le bon grain et d’éliminer autant d’ivraie que possible.
Le but est d’ouvrir les yeux et de contempler chaque chose que nous faisons, de prendre du recul et d’ajuster. Nous pouvons faire cela chaque jour, prendre le temps de contempler et de voir si ce que nous venons de faire était bon. Se féliciter cognitivement « tu viens de faire du bon travail ». Cela est extrêmement utile pour associer la dopamine (motivation) à l’action et donc reproduire l’action plus souvent dans le futur. Cela aide à de synchroniser les différents esprits/parts de moi en contemplant ce qui vient d’être fait et voir si cela était bon ou non. Il faut renforcer ce qui est bon.
À la fin d’une action à, pose-toi un instant pour contempler ce que tu viens de faire/veux faire/va faire : Est-ce que cette action me sert ? Me dessert ? M’aide à avancer vers mon objectif supérieur ? Suis-je dans la bonne direction ?
Le bon grain
Cette action m’aide à aller dans la bonne direction. C’est une bonne chose.
Ivraie
« Cette action me fait divaguer, procrastiner ce qui est essentiel, prendre un autre chemin non désiré, m’éloigner de mes objectifs, entrainer ma chute ? Est-ce que répéter cette action va avoir une conséquence négative ou impacter l’avancement de mes projets ? »
Si oui, je jette cette action mauvaise pour ne pas chuter avec elle. Il vaut mieux se débarrasser de ce qui est mauvais que de le laisser nous entrainer avec lui dans les abysses.
Bien sûr, il faut rester ouvert aux opportunités et aussi vérifier si le chemin est intéressant à emprunter ou non et si nous avons l’énergie pour ce détour.
Si poursuivre cette direction s’avère inutile, je m’arrête là et réajuste mon tir, réajuste ma vision. Je recentre ma vision pour regarder mon objectif et avancer vers celui-ci. Cela me permet de recentrer ma dépense d’énergie au bon endroit, dans la bonne direction. De plus, réduire le champ de vision dans une direction va augmenter la vitesse d’exécution tout en réduisant l’effort ressenti.
Définir l’endroit où nous ne voulons pas finir pour transformer sa peur en force
Pour être capable d’agir, de transformer sa peur en force et de mettre son corps et esprit en condition propice à l’action, il faut visualiser celui que tu nous ne voulons pas devenir. Il faut visualiser l’enfer dans lequel nous ne voulons pas terminer.
Visualiser celui que nous voulons devenir est contre-productif pour agir
Nous avons tous déjà entendu : « pour atteindre tes objectifs, visualise qui tu veux devenir et vise résolument à devenir cette personne. »
Cette conceptualisation consiste à définir le paradis, l’endroit de bien être, dans lequel nous aimerions nous retrouver et à définir une liste d’action à entreprendre pour pouvoir avancer dans cette direction. Celle-ci est aussi en mouvement permanent, car au fur et à mesure de notre avancement, cette conceptualisation change et s’éclaire de plus en plus. Bien que cette approche aide à trouver une direction, elle se retrouve contre-productive pour agir chaque jour et au long terme.
Visualiser son futur soi ayant déjà accompli un objectif est contre-productif, car le cerveau va penser que l’objectif est déjà atteint et va donc mettre le corps au repos. Cela entraine une réduction de la nos niveaux de dopamine (motivation), adrénaline (énergie pure) et une diminution de notre rythme cardiaque, pression systolique et vigilance. En autre, une diminution de notre probabilité d’agir. Notre corps se met en phase de repos. Conceptualiser celui que nous voulons devenir et y penser donne l’impression à nos systèmes neuronaux que nous avons déjà atteint nos objectifs et va donc réduire ta probabilité d’agir.
Visualiser la grosse victoire, la médaille olympique, le diplôme de doctorat obtenu, être riche, trouver une copine est efficace pour définir ce que nous voulons, mais est contre-productif si nous voulons agir.
Expérience de Balcetis
Dr Balcetis a fait une expérience avec son groupe de recherche. Ils ont divisé des personnes en deux groupes et leur ont donné les instructions suivantes avant de traquer leur progrès vers un objectif :
- Groupe 1 : visualiser objectifs et vision à long terme, aussi détaillé que possible, avec les ressentis, etc.
- Cela entraine une augmentation courte de la pression sanguine suivie d’une chute. On n’agit plus, on ne poursuit plus nos objectifs.
- Groupe 2 : Visualise l’échec, qui arrivera si nous n’atteignons pas nos objectifs, arrêtons de poursuivre nos objectifs, ne faisons pas x actions, ou faisons x mauvaises actions.
- Cela entraine une augmentation de notre pression sanguine, adrénaline, etc. Notre corps se rend prêt à agir et la probabilité d’atteindre son objectif presque doublé.
Pense à quoi ressembleront les choses si tu fais action A ou action B, etc. Défini ce qui doit être fait et qui tu vas devenir si tu ne fais pas X ou y action x fois par jour, semaine, mois…
Concentre-toi quotidiennement à préfigurer l’échec. Ton amygdale t’aidera à agir, car elle voudra te faire éviter l’enfer.
Nous voulons éviter la souffrance
Une expérience similaire a été faite en demandant à des personnes de courir 7 km par jour. Le groupe 1 devait se répéter à quel point ils vont se sentir bien s’ils le font chaque jour et être en bonne santé et devenir sportif et beau, etc. Le second groupe devait visualiser ce qui risque de se passer s’ils ne font pas l’action (déception, perte de muscle, souffrance, mauvaise santé, fatigue chronique, etc.). Le groupe 2 a maintenu l’habitude bien plus que le groupe 1.
Je le vois quand je fais ma séance de sport. M’imaginer devenir maigre et sans muscle me booste bien plus que de m’imaginer super musclé.
L’être humain est fait pour fuir ce qui peut le faire souffrir. Nous recherchons bien plus l’absence de souffrance que l’accès à ce paradis, à nos objectifs. C’est comme cela que nos circuits neuronaux sont connectés. Ces circuits nous ont permis de survivre jusqu’à aujourd’hui. Survivre est plus important que de se développer et murir. Nous voulons survivre avant de vouloir vivre. C’est pour cela que nous voulons nous éloigner de ce qui nous fait peur. Nous préférons nous enfuir de l’enfer que d’aller vers le paradis.
Visualise l’enfer que tu veux éviter pour te motiver à agir chaque jour et transformer ta peur en force.
Celui que tu ne veux pas devenir, l’enfer que tu veux éviter
La meilleure façon d’agir est de définir celui que nous voulons absolument éviter de devenir et celui que nous risquons de devenir si nous persistons dans X ou y comportement. Entre autres, définir l’enfer dans lequel tu risques de te retrouver. Avoir cette image va activer des circuits neuronaux nous rendant prêts à agir : dopamine (motivation), adrénaline (énergie pure), acétylcholine, augmentation de la pression systolique (positif pour agir). Tout cela va te permettre d’agir plus facilement.
Quel est cet enfer ?
Prends cette question très sérieusement. Imagine qui tu risques de devenir si tu n’agis pas correctement, si le plan ne se passe pas comme prévu, si tu n’agis pas, si tu ne te comportes pas correctement. Visualise cela très clairement.
Habitudes pour transformer sa peur en force
À chaque fois que nous procrastinons, un comportement qui pourrait nous aider à avancer vers nos objectifs, prendre le temps de penser à celui que nous allons devenir si nous devenons mauvais et faignants et décidons de ne plus jamais faire ce comportement est l’une des meilleures façons pour permettre à notre corps de se mettre en marche. Nous devons définir l’enfer dans lequel nous risquons de nous retrouver.
Avant de faire du sport, pense à celui que tu risques de devenir si tu ne fais pas cette séance de sport de façon répétée. Cela fonctionne aussi pour les mauvaises habitudes. Conceptualise celui que tu risques de devenir si tu persistes dans cette mauvaise habitude. Pour ton doctorat, visualise l’endroit où tu risques de finir si tu ne fais pas ces actions que tu sais que tu devrais faire. Imagine ce qui risque d’arriver de pire.
Le grain de moutarde
Les habitudes sont comme une graine de moutarde. Commencer comme la plus petite des semences du monde. Mais, une fois semée, elle pousse et devient plus grande que toutes les plantes du potager. Il y monte des branches si grandes que les oiseaux du ciel peuvent nicher à son ombre (Marc 4:30-32). On ne voit pas la croissance chaque jour, mais elle est belle est bien présente. Chaque jour et nuit nous grandissons.
Conceptualiser celui que nous voulons absolument éviter de devenir est bien plus puissant pour agir que de conceptualiser celui que nous voulons devenir en faisant cette action.
Ne devenons pas notre propre tyran et esclave
L’idée n’est pas de nous flageller et de devenir notre propre tyran. L’idée est d’utiliser cet outil comme un levier pour faire ce qui doit être fait. D’après la recherche, c’est le moyen le plus efficace pour avancer vers nos objectifs.
Il faut tout de même prendre de temps en temps le temps de visualiser ses objectifs à long terme et de les ajuster pour naviguer dans la bonne direction.
Pour réussir à transformer sa peur en force
Réduire la taille du dragon
Parfois, même si nous savons que l’action est bonne pour nous au long terme et que la conséquence de ne pas faire l’action est pire, agir reste difficile.
Une solution peut être de réduire la difficulté. Réduire la difficulté de la tâche jusqu’à atteindre une action que nous pourrions et voudrions faire. Puis faire cette action volontairement pour développer notre capacité à faire ce qui doit être fait.
Affronter le gros dragon pourrait nous tuer et donc le réduire à une taille assez petite aide à nous renforcer petit à petit.
Se faire force
Une autre solution est de faire le grand saut. J’ai toujours aimé cette stratégie lorsque j’étais plus jeune. Faire ce qu’il y a de plus difficile possible et que je pense pouvoir faire. Puis sauter dans le vide et le faire. La marge de progression est énorme. Dans ces cas-là, il faut décider de se faire avec force.
Visualiser le comportement
Une astuce simple à mettre en place et diablement efficace : la visualisation. Cela consiste à visualiser chaque action que nous voulons faire du début à la fin. Le principe est de visualiser chacune de ces actions clairement et intensément, pouvoir presque avoir l’impression d’être en train de vivre cette tâche tout en étant positif envers chacune de ces actions.
Une action claire pour le cerveau est une action que notre cerveau va vouloir faire. Visualiser celle-ci permet à notre cerveau de vouloir la faire.
Visualiser et s’imaginer clairement en train de faire l’action va charger nos neurones et réduire le chemin d’activation neuronal, rendant donc l’action plus facile à démarrer et à effectuer. C’est comme cela que notre mémoire procédurale fonctionne (livre de recettes). Il faut visualiser chaque étape requise pour faire cette habitude (la recette), du début à la fin. Cela rend l’habitude claire dans le cerveau et aide à réduire la friction limbique.
Se charger
Notre cerveau n’étant pas stupide va savoir que nous n’avons pas encore accompli, ni même commencé l’action. Cependant ce qui va se produire est une sensibilisation du chemin neuronal pour cette action (via les NMDAreceptors). L’activation des neurones deviendra plus facile et va donc permettre de démarrer cette action. Comme tes neurones vont s’activer plus facilement, cela implique aussi une « long-term potentiation ». Pour faire simple : réduction du seuil d’activation du chemin neuronal pour l’action en question sur le long terme. Cela veut donc dire qu’il te sera de plus en plus facile d’engager avec ce comportement. C’est un processus de neuroplasticité.
On pourrait imaginer que Pikachu se charge avant de donner une attaque de tonnerre. Les neurones font de même, ils se chargent. Le chemin neuronal se charge et se trouve prêt à décharger. Cela va rendre l’action plus simple à démarrer, car le seuil va être réduit. C’est ce qui se passe lorsque tu visualises les différentes actions. La suite logique de cette charge est la décharge, le tonnerre, l’action à faire. C’est ce qui va se produire.
Le chemin neuronal se renforce et devient de plus en plus facile. Chaque fois que tu feras l’action, ta mémoire procédurale se renforcera et l’action deviendra plus facile.
Si tu n’arrives pas à te motiver à faire une action, imagine-la clairement.
Choisir le chemin ascendant en transformant sa peur en force
Nous nous retrouvons constamment à devoir choisir. Certains choix sont plus sages que d’autres et nous le savons. Parfois nous cédons à la tentation et prenons la mauvaise décision, c’est comme si un petit démon a fait son apparition pour nous dire « fais cela ». C’est très facile de céder. Généralement, attendre quelques minutes avant de céder va laisser le temps à nos bons esprits de chasser ce démon.
Parfois cependant, nous décidons de ne pas écouter notre conscience et de suivre le mauvais chemin, consciemment ou inconsciemment. Nous sortons du droit chemin et malgré l’appel de notre conscience, nous continuons dans cette mauvaise direction.
C’est ce que fait Pinocchio. Il va suivre les deux vilains lui promettant une vie facile. Il se retrouve rapidement enfermé dans une cage et va mentir. Comme son regret est sincère, la fée bleue va lui offrir une seconde chance. C’est comme Jonas, une fois dans le ventre du monstre marin. Si le regret est sincère, que nous confessons nos péchés et décidons de murir, grandir et prendre nos responsabilités, nous aurons le droit à une seconde chance. C’est le Christ tendant la main à Pierre lorsqu’il doute et chute dans l’eau. Nous avons le droit d’être naïfs lorsque c’est la première fois.
La solution est d’apprendre à dire la vérité. Dans l’action et dans la parole. Chacun doit faire le lien et se tenir la main. Ne mens pas.
« The truth will set you free ».
Vouloir quitter la tyrannie en transformant sa peur en force
Le peuple de Moïse est esclave en Égypte. Le Pharaon les a réduits en esclavage. Moïse va libérer le peuple pour l’emmener en terre promise. Lorsque le peuple quitte l’Égypte, il ne se retrouve pas immédiatement en terre promise, mais dans le désert. Une phase durant laquelle le peuple et désorienté et a même envie d’abandonne se disant que c’était mieux avant.
Cette phase de désert fait peur et est dangereuse. C’est pour cela qu’un si grand nombre de personnes préfèrent rester esclaves et obéir au tyran. Tyran pouvant être la société, le patron, ou soi-même. Il ne faut pas oublier pourquoi nous avons de décider de quitter un endroit pour aller à un autre endroit, pour prendre le chemin ascendant, même si celui-ci requiert une descente en enfer, dans le désert. Cette chute est nécessaire et souvent observée dans la littérature : crucifixion avant la résurrection, le phénix en cendre avant de revivre, Pinocchio et Harry Potter donnant leur vie avant d’être ressuscités.
Peut-être qu’être prêt à sacrifier ce que nous aimons de plus est nécessaire pour grandir et ne pas avoir à le perdre. Isaac étant prêt à sacrifier son fils pour un bien qui le dépasse. Avoir trop peur de perdre ce que nous aimons peut justement nous faire sombrer. C’est ce que nous voyons avec Anakin Skywalker dans Star Wars, par peur de perdre celle qu’il aime, il va causer leur perte. Il n’a pas su écouter la sagesse de maître Yoda « Entraine-toi à te détacher de tout ce que tu as peur de perdre ».
Cela peut être terrifiant de vouloir quitter un enfer connu, un endroit dans lequel nous nous sentons mal. Encore une fois, nous pouvons utiliser les émotions négatives, la peur comme moyen de nous faire y arriver. Pour cela, il faut avoir plus peur de la conséquence de ne pas faire ce qui doit être fait que de la conséquence de faire ce qui doit être fait. Imagine la personne que tu seras dans 10 ans si tu n’as toujours pas fait cette chose que tu voulais faire. Est-ce que les choses vont empirer ? Tu seras devenu excellent à avoir du ressentiment et à faire ce que tu détestes. Les choses vont probablement empirer.
La procrastination et l’amygdale
La procrastination provient d’une mauvaise gestion de nos émotions. Nous procrastinons les tâches pouvant produire potentiellement une ou plusieurs émotions négatives comme de l’anxiété, de la frustration, de la peur (de l’échec, de ne pas savoir par où commencer, de ne pas avancer, de mal faire), de l’ennui, du dégout). Le cerveau va décider de ne pas faire l’action, car il a peur de ressentir une ou plusieurs de ces émotions négatives. Agir devient presque impossible, car la conséquence de faire l’action apparait pire que la conséquence de ne pas faire celle-ci.
La procrastination est donc une stratégie d’évitement mise en place par l’amygdale. Je t’invite à aller lire l’article dans lequel j’explique comment vaincre la procrastination.
Si tu procrastines une action importante pour l’avancée de tes objectifs, prends le temps de penser celui que tu deviendras si tu deviens mauvais et faignant et décides de ne plus jamais faire cette action. Définis l’enfer dans lequel tu vas te retrouver. Avant de faire du sport, pense à celui que tu risques de devenir si tu ne fais pas cette séance de sport de façon répétée.
Cela fonctionne aussi pour les mauvaises habitudes. Conceptualise celui que tu risques de devenir si tu persistes dans cette mauvaise habitude. Pour ton doctorat, visualise l’endroit où tu risques de finir si tu ne fais pas ce que tu devrais faire. Imagine ce qui risque d’arriver de pire.
Conceptualiser celui que tu veux absolument éviter de devenir est bien plus puissant pour te faire agir que de conceptualiser celui que tu veux devenir et vas devenir en faisant cette action.
Amygdale et cortex préfrontal
Nous avons tous des émotions négatives associées à certaines taches que nous voulons faire et que nous savons être bonnes pour nous.
Voici quelques questions :
- Pourquoi ai-je « X négatives émotions associées » par rapport à cette tache ?
- Va à la racine du problème.
- Est-ce que ces raisons sont fondées et raisonnables ? Y aurait-il une autre façon de voir ces taches ?
- Qui vais-je devenir si je continue à ne pas faire ce que je dois faire ?
- Pourquoi ai ce que je veux faire cette action ? Quelles sont les conséquences positives que je vais en tirer ?
- Est-ce que ces conséquences positives sont plus fortes que les émotions négatives associées ?
- Transforme cette émotion négative en une émotion positive, en désir d’agir.
- Donne une signification, une valeur à chaque objectif et action.
- En quoi la réalisation de cet objectif, de cette action va te permettre de te développer en tant qu’individu ?
- Comprends le sens (fort et puissant si possible) de chaque chose que tu entreprends.
- Cela va augmenter ta probabilité d’agir (dopamine sécrétée), car le cortex préfrontal a besoin d’une valeur subjective pour chaque action. Plus la valeur subjective est plus, plus la probabilité d’agir est élevée.
- Si ton cortex préfrontal ne sait pas pourquoi tu veux agir, il n’y a pas de raison d’agir et tu n’agiras pas.
- Cela permet d’unifier tes esprits. Tu ne seras plus divisé, car tout ton être va agir pour un objectif qui te dépasse, pour un idéal.
- Ton insula qui te disait de te préserver va laisser ton cortex préfrontal prendre le dessus et te faire agir.
- Donne une signification, une valeur à chaque objectif et action.
« Trouver un sens à la tâche, que ce soit par rapport à toi-même ou aux autres, est vraiment, vraiment puissant. Et c’est un excellent moyen de commencer ce processus de réévaluation et d’atténuer certaines de ces émotions négatives ou au moins de les rendre plus gérables. »
Conclusion pour transformer sa peur en force
Je t’invite à commenter une peur que tu as et si tu as le désir de la surmonter !
Je t’invite aussi à me suivre pour recevoir d’autres articles et vidéos sur la thèse :
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Et n’oublie pas, nous sommes de vaillants doctorants prêts à se donner les moyens de réussir notre thèse !
À cœur vaillant, rien d’impossible !
Cyprien
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