Nous rêvons tous de pouvoir se motiver sur demande, à chaque fois que nous voulons faire quelque chose. Ne serait-ce pas plus simple si la motivation, le désir et la capacité pouvait venir instantanément et nous permettre de faire ce que nous devons faire ? La motivation est régulée par de nombreuses régions cérébrales incluant le cortex préfrontal. Le cortex préfrontal est une structure très puissante capable de contrôler notre corps entier en agissant comme un chef d’orchestre cérébral. Cette structure est clé pour se motiver et c’est ce que nous allons voir dans cet article.
Se motiver ou définir une valeur en utilisant le cortex préfrontal
La pyramide de valeur
La motivation est le désir de se déplacer d’un point A vers un point B pour assouvir un besoin. Nous ne pouvons être motivé pour aller à plusieurs endroits en même temps. Nous devons escalader une montagne à la fois et ne pouvons en escalader 5 d’un seul coup. Lorsque nous sommes dans une voiture, nous nous dirigeons vers un seul endroit. Si chaque objectif avait la même valeur, nous ne pourrions pas agir, car nous voudrions tous les atteindre en même temps ; nous voudrions escalader chaque montagne en même temps. C’est pour cela qu’il nous faut prendre le temps de définir quelle montagne est la plus importante à escalader.
Nous devons attribuer une valeur subjective à chaque chose que nous entreprenons et voulons entreprendre. Il nous faut créer une pyramide de valeur pour chaque objectif que nous avons. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile et cela demande du courage. Du courage, car définir la valeur d’un objectif nous rend vulnérables à la possibilité d’échouer. Si nous ne définissons jamais quelle montagne est importante à nos yeux, nous échouons car nous ne pourrons jamais l’atteindre mais ne nous rendons pas compte de cet échec. Cependant, la conséquence est de rester dans le brouillard et de ne jamais obtenir les nombreux bénéfices associés à la mise en valeur de chaque objectif.
Se motiver en connaissant son “pourquoi” ?
Pour clarifier la valeur de nos objectifs, il faut comprendre son « pourquoi ». Cela permet de développer un désir intrinséque pour agir et marcher vers le chemin de cet objectif. Il faut être honnête avec soi-même, car notre cerveau sait lorsque nous mentons. Comprendre pourquoi permet de clarifier si l’objectif vaut le coup d’être poursuivi et donc de donner une valeur subjective à celui-ci. Donner cette valeur va permettre à notre cerveau et à notre corps de nous faire vouloir agir. Tu ne voudras même plus procrastiner, car ton corps voudra agir de lui-même. Notre corps est conçu pour agir vers une direction, pas de direction, pas de motivation.
Notre corps se prépare
Définir la valeur d’un objectif permet à notre corps de se préparer à agir. Notre cerveau et corps vont sécréter de nombreux hormones et neurotransmetteurs qui vont faciliter sa mise en action. Plus la valeur d’un objectif est élevée, plus notre cerveau se prépare et plus il devient facile d’agir. L’un de ces neurotransmetteurs est la dopamine, permettant de ressentir des émotions positives. Pas de valeurs, pas de mise en préparation, pas d’émotions positives.
Cela n’est pas surprenant étant donné que notre corps est conçu pour assouvir nos besoins. Si nous avons faim, notre corps va se mettre en marche pour trouver de la nourriture. Lorsque nous nous sentons seuls et isolés, notre corps se met en marche pour rencontrer du monde. Si nous décidons de ne pas clarifier le besoin associé à nos objectifs, notre corps ne se mettra pas en marche et il nous sera difficile d’agir. Nous ne peux attendre de notre cerveau et de notre corps de vouloir agir s’ils n’ont pas une raison claire.
Agir devient facile si tu la valeur de ce que tu veux accomplir est claire.
Le cortex préfrontal et la motivation
C’est le cortex préfrontal qui est impliqué dans cette attribution de valeur à nos objectifs et actions. Plus la valeur de l’objectif est grande, plus notre cortex préfrontal va faciliter notre capacité à agir. Le cortex préfrontal facilite notre capacité à agir en permettant la sécrétion de dopamine, hormone directement liée à la motivation et le désir d’agir. La dopamine va ensuite entrainer une sécrétion d’adrénaline qui est de l’énergie pure. Le corps se met en marche tout seul si le cortex préfrontal est à nos côtés.
Le cortex préfrontal va aussi jouer un rôle dans la planification des objectifs en nous permettant de visualiser de nombreux futurs possibles et de sélectionner celui qui semble le plus probable de nous aider à atteindre nos objectifs. C’est aussi pour cela qu’il faut être clair sur ses objectifs et désirs.
L’anxiété provient de conflits internes, de friction entre tes différentes régions cérébrales. Le cortex préfrontal est un allié puissant que nous voulons avoir à nos côtés.
Comment avoir le cortex préfrontal à ses côtés ?
Connaitre la valeur de chaque chose
La première chose à faire pour avoir le cortex préfrontal à ses côtés est bien sûr de connaitre la valeur de chaque action. Pour connaitre la valeur de celle-ci, il faut connaitre le besoin associé à cette action. Plus le besoin, et donc la valeur, est grand, plus le cortex préfrontal voudra agir, car il saura que c’est bon pour toi. Il ressent la nécessité du comportement pour combler un besoin et va donc t’aider à poursuivre ce changement.
Si toi-même ne sais pas pourquoi tu veux développer une bonne habitude, faire une action, comment peux-tu espérer la développer ?
Une fois que tu as identifié la valeur de chaque chose, tu vas pouvoir les hiérarchiser dans une pyramide de valeur et saura quelles actions prioriser.
Savoir “pourquoi”
Prends le temps de penser pourquoi tu veux faire cette action, ce qu’elle va t’apporter, si elle est utile ou non. Il est crucial d’avoir l’esprit clair sur chaque action que tu veux faire. Sinon, il est très probable que tu te retrouves à procrastiner. La clarté d’esprit permet au cortex préfrontal d’autoriser la sécrétion de dopamine. Donc prends le temps de penser pourquoi tu veux te diriger vers x directions et faire Y action.
Si tu n’as pas de motivation, l’une des raisons peut être que tu ne sais simplement pas où tu veux aller ni pourquoi tu veux y aller. Pourquoi serais-tu motivé à faire des choses sans raison, sans besoin ? Notre système dopaminergique fonctionne seulement si nous avons des raisons et rien de plus logique, car pourquoi mettre la machine en marche sans raison ?
Connaitre le besoin, la valeur de chaque action et la raison va te donner un désir puissant et un brasier en toi. Ton corps et ton cerveau vont vouloir agir naturellement en mettant en place les bonnes choses. Tu seras correctement orienté et prendras la responsabilité de suivre ton désir. C’est ici que la magie opère.
Si tu ressens une bonne de motivation, prends le temps de te rappeler pourquoi tu agis ainsi. Fais cela à différents niveaux de résolutions en te demandant : pourquoi cette action ? Pourquoi cet objectif ? Pourquoi cette direction ?
Le discours interne
Le cortex préfrontal est très sensible à notre discours interne, à la façon dont nous avons de nous parler et de parler de ce que nous faisons. Il va accorder une valeur subjective à chaque chose que nous faisons basées sur la façon dont nous parlons d’une action et dont nous nous encourageons à la faire. C’est pour cela qu’il est crucial d’avoir un discours interne positif. Ce discours interne va directement influencer la sécrétion de dopamine. Nous pouvons influencer la sécrétion de dopamine grâce à notre discours interne.
Par exemple, si nous aimons faire du sport et parlons positivement du sport, la sécrétion de dopamine sera en moyenne 2 fois plus grande que pour ceux qui font du sport sans y prendre de plaisir.
Ce qui veut dire que plus tu as un discours interne positif, plus tu auras de dopamine et plus il te sera facile d’agir et de faire cette action. La sécrétion de dopamine nous permets de ressentir que nous sommes sur le bon chemin.
Pour être capable de faire une action facilement et de la maintenir sur le long terme, tu dois parler positivement de celle-ci et essayer d’y voir les avantages que tu en tires.
- « Oui c’est difficile, mais je suis fier de le faire. Je fais du bon travail. Je me renforce à chaque fois. Faire cette action va me permettre d’avancer vers mes objectifs. »
De plus, avoir un discours interne positif sur chaque action va permettre d’associer la dopamine avec l’action et va donc augmenter la probabilité de répéter et maintenir l’action dans le futur. Répéter l’action sera de plus en plus facile, car ton cortex préfrontal va apprendre qu’il est bon pour lui de faire cette action.
Le discours interne positif donne une couleur et une vie à une expérience subjective d’une activité pour la rendre plaisante et agréable.
Mentalité d’appréciation
Le discours interne positif consiste à développer une mentalité d’appréciation. Apprendre à apprécier ce que nous répétons chaque jour, car nous sommes ce que nous répétons. Il vaut mieux aimer ce que nous faisons. Prends le temps de chercher les aspects positifs et choses que tu aimes pour chaque objectif et action que tu veux faire. Tu ne peux te mentir à toi-même, car ton cerveau détecte les mensonges pour cherche vraiment ce que tu aimes. Cherche à être vrai.
« La vérité fera de vous des hommes libres » Jean 8:31.
« commencer va être difficile, mais je vais me développer, grandir, devenir plus compétent, puis ce sera de plus en plus facile et je vais pouvoir avancer dans mon doctorat et je serai fier de moi et de mes progrès… ». + pourquoi tu veux faire l’action (ta direction) ?
La récompense cognitive pour se motiver
Comme discuté dans un article précédent, se récompenser peut-être contre-productif, car le corps va penser que tu as déjà atteint l’objectif et va donc vouloir se reposer. Ce qu’il faut faire à la place c’est de se récompenser cognitivement. Pour se faire, il faut porter son attention sur ce que nous venons de faire et voir si cela était bon ou non.
Cela était bon
Dans la genèse, lorsque Dieu créa le monde, il s’arrêta à chaque étape pour regarder si ce qu’il vient de faire était bon : « Dieu vit que cela était bon ». Cette phrase est répétée 6 fois. Chaque jour Dieu s’est arrêté pour vérifier qu’il était sur la bonne voie, que sa vision était correcte. Au dernier jour : « Dieu vit ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon ». Nous sommes invités à faire de même, à prendre le temps chaque jour de regarder ce que nous avons créé et de voir si cela était bon. C’est une pratique que j’ai développé pendant ma thèse.
Pour transformer le chaos en ordre, les ténèbres en lumière, nous devons prendre le temps de nous arrêter pour voir si ce que nous faisons est « bon ».
Tu dois viser à agir pour pouvoir dire : « ce fut une bonne journée, une bonne semaine, un bon mois. »
- À la fin de chaque session de travail: regarde ce que tu as fait, adapte, et fais-toi une tape à l’épaule pour ton bon travail, serre du poing, et bouge la tête de haut en bas en te disant « Bien joué ! ».
- À la fin de la journée : regarde ce que tu as fait, adapte, et fais-toi une tape à l’épaule pour ton bon travail, serre du poing, et bouge la tête de haut en bas en te disant « Bien joué ! ».
- À la fin de la semaine : regarde ce que tu as fait, adaptes, et fais toi tu tapes à l’épaule pour ton bon travail, serre du poing, et bouge la tête de haut en bas en te disant « Bien joué ! ».
- À la fin du mois: regarde ce que tu as fait, adapte, et fais-toi une tape à l’épaule pour ton bon travail, serre du poing, et bouge la tête de haut en bas en te disant « Bien joué ! ».
L’idéal
Faire cela est idéal au long terme, car ton esprit va associer des émotions positives à chaque action. Cela augmente ta probabilité d’agir et de reproduire le comportement sur le long terme.
Bien sûr, nous avons tous des journées durant lesquelles nous sommes moins productifs et moins efficaces et accomplissons un peu. Cela est normal. Ce qu’il faut faire, c’est remarquer que ce que nous avons fait n’était pas « bon » et corriger le problème une fois. C’est ce que Dieu fait lorsqu’il remarque que « Adam était seul et ce n’était pas bon », il va réparer ce problème.
Évite le discours destructeur
L’inverse est aussi vrai. Le discours négatif sur l’action, le comportement ou l’habitude que tu veux développer va freine la sécrétion de dopamine, car ton cortex préfrontal va conclure que l’action est mauvaise et qu’il ne faut pas se mettre en condition pour agir. Quoi de plus normal étant donné que tu es en train de dire à ton cortex préfrontal que faire cette action va t’apporter du négatif ?
C’est encore pire au long terme, car tu auras de moins en moins envie de faire cette action et ta motivation va diminuer jusqu’à totalement éliminer le comportement en question.
Si tu veux maintenir une action sur le long terme, ne répète pas : « Je vais échouer, je déteste faire cela, cette action, mais j’aime la récompense que j’aurai après ». Cela rend les choses pires que mieux, car tu vas associer la dopamine avec la récompense et non pas avec la tache en question. De plus tu n’auras pas de sécrétion de dopamine due à l’association subjective de la valeur à l’action à faire (voire même un frein provenant du PFC), rendant donc l’action plus difficile à faire sur le moment et dans le futur.
On pourrait parler ici de prophéties réalisatrices ; ce que tu répètes devient réel. Ce sur quoi tu portes ton regard devient réel. Ta réalité est déterminée par ton regard.
Prendre du plaisir dans l’action
Pour se motiver, il faut prendre du plaisir dans l’action. À force de porter ton attention sur le plaisir que tu prends de chaque action et activité que tu fais, tu aimeras faire ces actions de plus en plus. Il te sera de plus en plus facile d’agir. Porter ton attention sur le plaisir que tu prends à faire ce que tu fais va associer ta dopamine à l’action même et donc te donner plein d’émotions positives. Le travail devient donc gratifiant et non la récompense. Tu prendras du plaisir dans l’effort.
C’est pour cela que les personnes faisant du jeûne intermittent (12 heures sans se nourrir ou manquer un repas) prennent autant de plaisir à le faire et à être dans un état de jeûne. Ils vont commencer à sécréter de la dopamine provenant de la dépravation de nourriture et non plus pour la récompense (nourriture arrivant après). Leur discours interne est positif, car ils se rappellent tous les effets positifs de l’action en question. Ils vont donc avoir encore plus de dopamine qui se renforce au comportement.
« Je vais vivre plus longtemps et en bonne santé, en autophagie, etc. »
C’est aussi pour cela que lorsque nous entendons des choses positives sur nos actions, nous avons une augmentation de nos niveaux de dopamine, de motivation. D’où le côté subjectif de la dopamine.
Avoir la foi
Réussir à associer l’action avec la sécrétion de dopamine et le cortex préfrontal va te faire entrer dans un cercle vertueux dans lequel il est de plus en plus facile d’agir. C’est comme si tu développais un super pouvoir te permettant de faire tout ce que tu veux faire et d’accomplir chacun de tes rêves. C’est avoir la foi en ses capacités de pouvoir rendre réel ce qui nous tient à cœur. Grâce à cette foi, nous avons la capacité de faire des miracles, de marcher sur l’eau, de déplacer des montagnes, de porter le poids du monde sur nos épaules, de porter notre croix. C’est cela « avoir la foi ».
Dans Yugioh, le seul moyen de gagner des duels et d’être dans la vérité et d’avoir foi en « l’âme des cartes », d’avoir foi en quelque chose qui nous dépasse. Bien sûr, nous sommes humains et avons le droit de douter et il nous arrive à tous de chuter. Si nous sommes correctement orientés, nous serons pardonnés et pourrons reprendre le droit chemin. C’est ce qui se passe dans Yugioh lorsque le duelliste perd sa foi et la regagne dans le même duel. Lorsque l’apôtre Pierre du Christ marche sur l’eau pour rejoindre Jésus, il va y arriver, puis va douter et donc chuter et s’enfoncer dans l’eau. Le christ le sauve et le rattrape et lui dit « Pourquoi as-tu douté ? ».
Conclusion pour se motiver
Et toi, que fais tu pour te motiver ?
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Et n’oublie pas, nous sommes de vaillants doctorants prêts à se donner les moyens de réussir notre thèse !
À cœur vaillant, rien d’impossible !
Cyprien
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