Thèse, 1 gros projet ou plusieurs petits projets ?

Pendant la thèse, publier est important. Publier ta recherche scientifique est un point important qui te définit, qui définit quel chercheur tu es. Tes publications démontrent tes connaissances théoriques et pratiques.

Plusieurs questions que je me suis beaucoup posée lors de mon doctorat :

  • Vaut-il mieux publier plusieurs petits projets de recherche ou 1 gros projet de recherche ?
  • Dois-je viser les revues à très haut facteur d’impact, ou simplement effectuer ma recherche et voir ce qui va en résulter ?
  • Est-ce que viser à publier dans Nature ou Science pendant le doctorat est utile ?

Dans cet article, je vais discuter avec toi les pour et les contre des petits et grands projets de recherche pendant le doctorat.

Publier dans les revues à très haut facteur d’impact

Publier dans les revues à très haut facteur d’impact veut généralement dire que tu auras seulement 1 article de publié pendant ton doctorat. Est-ce assez ? En France, beaucoup de doctorants ne publient que 1 article pendant la thèse. Aux Pays-Bas, il est courant de publier plusieurs articles. Cependant la densité de l’article varit entre ces pays.

Publier dans une revue de qualité va propulser ta carrière académique

Avoir publié dans une revue telle que Nature ou Science va te permettre de démarrer ta carrière sur les chapeaux de roue, d’entrer dans une spirale positive dans laquelle tout est facilité, dans laquelle tu reçois tout ce que tu demandes.

Academic ladder- echelle académique

Publier dans une revue à haut facteur d’impact pendant ta thèse va te permettre de grimper l’échelle académique bien plus rapidement.

Dans les conférences internationales, les personnes donnant des présentations sont toujours des professeurs qui publient dans ce type de revue. Lorsque j’étais à Paris pour le FENS Forum of Neurosciences, c’est exactement ce que l’on voyait. Chaque présentation était une course à celui qui montre le plus de data de revues à haut facteur d’impact. Évidemment ces chercheurs ont plusieurs années, voire des dizaines d’années d’expérience et de data collectées. Je pense tout de même que garder cela en tête pendant ton doctorat peut aider à viser à faire de la recherche de qualité. Garde en tête de vouloir fournir une réponse globale, une réponse complète de ton étude. Vise à fournir un projet de qualité, un projet qui peut impacter ton domaine.

Vise à publier dans des revues de qualité pendant ta thèse

Attaque ta thèse avec comme objectif de publier dans une revue à haut facteur d’impact. Pour ce faire, tu vas devoir concentrer ton énergie et ton temps sur 1 seul projet, sur 1 projet principal. En effet, publier dans ces revues veut dire que ton étude répond à une problématique de recherche en donnant une réponse globale. C’est pour cela qu’il faut concentrer ses efforts.

Vois cela comme un objectif à atteindre, comme un objectif difficile à atteindre. Plus l’objectif est difficile, plus tu ressentiras d’émotions positives pendant ta thèse en essayant de l’atteindre. Cependant, ne vise pas trop haut, car tu risques de te bruler les ailes sinon et n’en sortira pas vivant. Souviens-toi d’Icare qui voulait voler le plus haut possible.

https://vaillantsdoctorants.com/?p=29976&preview=true

N’en deviens pas anxieux

Il y a tellement de facteurs qui influencent la possibilité de publier dans ces revues que tu ne dois pas mettre toute ton âme dans ce projet. Tu ne peux influencer les résultats de ton étude. Les résultats vont aussi grandement influencer ta capacité à publier dans une revue à haut facteur d’impact.

Ne sois pas dépendant des résultats, car tu ne peux pas les influencer et de nombreux facteurs sont à prendre en compte pour viser ces revues scientifiques. Tout ne dépend pas que de toi.

Est-il possible de publier dans ces revues à haut facteur d’impact pendant le doctorat ?

La réponse courte est : oui. Atteindre ces revues scientifiques lors de ton doctorat est difficile, mais pas impossible. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte.

Le bon groupe de recherche et superviseur

Il faut que tu te trouves au bon endroit et au bon moment, dans le bon groupe de recherche, avec le bon superviseur, le bon projet et que tu sois prêt à travailler dur. Si ton superviseur et ton groupe de recherche ont l’habitude de publier de gros projets de recherche dans ces revues, c’est plus probable que tu y arrives grâce à eux.

Le bon projet de recherche

Il te faut aussi le bon sujet de recherche et la bonne problématique de recherche. C’est pour cela que tu ne dois pas te disperser. C’est une erreur commune que font les doctorants que de se disperser et perdre le focus sur ce qui est important. Il vaut mieux concentrer ses efforts sur 1 projet et avoir le temps de bien le détailler et de le compléter que de bâcler plusieurs projets. C’est pour cela qu’il faut apprendre à choisir pendant le doctorat. Se disperser est aussi un moyen de procrastiner pendant la thèse ce qui est important.

Si ton superviseur t’offre un projet de doctorat avec un sujet qu’il a déjà défini et que ton superviseur pense que ce projet de recherche a du potentiel, eh bien voilà, le projet est déjà trouvé. En général, fais confiance à ceux qui ont déjà publié dans des revues à haut facteurs d’impacts, car ils savent comment y arriver.

Trouver soi-même le bon projet de recherche

Le superviseur n’offre pas toujours un projet de recherche et c’est donc au doctorant de le trouver. Ici les choses se compliquent.

Le jeune doctorant :

  • Peu de connaissance théorique sur le sujet
  • Peu d’expérience pratique
  • Peu de compétences rédactionnelles, de lecture, pour rechercher des informations
  • Peu d’expérience pour trouver des problématiques de recherche

Le jeune doctorant va donc devoir développer toutes ces compétences et connaissances du sujet. C’est pour cela qu’en commençant le doctorat, le doctorant va prendre plusieurs semaines et mois à lire sur le sujet. L’idée et d’apprendre à lire et à collecter des informations utiles sur le sujet et aussi de développer la connaissance du sujet. Puis le doctorant va devoir trouver une problématique de recherche. Mais est-ce que cette problématique de recherche peut avoir un réel impact dans le domaine et donc atteindre Nature ou Science ? C’est difficile de trouver une problématique comme cela. De même il va falloir ensuite développer le projet et apprendre à rédiger. C’est ce qu’a fait John Nash. Il attendait l’idée qui allait tout changer et ça lui a valu un prix Nobel. Je t’invite à regarder le film sur sa vie : A beautiful mind.

John-Nash-Dreams-Saying

Devoir trouver la problématique soi-même ajoute donc plusieurs mois de recherche et d’exploration et peut amener à un manque de temps pour réussir à compléter le projet.

L’avantage des petits projets

Faire plusieurs petits projets tout interconnectés peut aussi être avantageux pour plusieurs raisons. Si tu dois passer un temps énorme pour trouver une problématique qui va révolutionner ton domaine, trouver une problématique de recherche moins complexe est plus simple. Tu peux ensuite répéter ce processus et faire plusieurs petits projets de recherche.

Faire plusieurs petits projets de recherche va te permettre de grandir en compétence, car tu vas pouvoir répéter le processus de recherche complet plusieurs fois. Tu deviens donc un expert pour lire, pour trouver des idées et des problématiques, pour rédiger, etc. De plus tu vas connaitre ton sujet sur le bout des doigts. Tu deviens un expert et un expert dans l’action, car tu agis beaucoup.

Tu décides donc d’utiliser ton doctorat comme un entrainement pour devenir un chercheur indépendant et quoi de mieux que de pratiquer encore et encore pour devenir indépendant. C’est en forgeant que l’on devient forgeron.

Se forger le caractère

C’est peut-être plus sage d’emprunter la voie des petits projets, car l’autre voie est risquée. Si tu attends trop longtemps de trouver LA problématique ultime, tu risques de ne pas pouvoir terminer ton doctorat dans les temps. L’autre désavantage de la voie du gros projet est que si tu vises à publier 1 seul papier pendant ta thèse, tu ne feras le processus entier qu’une seule fois et ce n’est pas comme cela que l’on devient expert et que l’on développe ses compétences. C’est la répétition qui est la clé. Plus tu rédiges, meilleur tu deviendras en rédaction.

Tu pourras faire ce gros projet pendant ton postdoc et tu en gagneras d’autant plus d’honneur que c’est ton idée et la problématique de recherche que tu as trouvé qui t’ont permis d’atteindre cette revue à haut facteur d’impact.

Conclusion

Faut-il faire 1 gros projet ou plusieurs petits pendant la thèse ? Ça dépend. Ça dépend de ton groupe et superviseur, de tes compétences lorsque tu commences ton doctorat. Publier dans une revue à haut facteur d’impact pendant le doctorat va ouvrir des portes, mais n’est pas indispensable. Tu peux très bien développer tes compétences pendant le doctorat et ensuite faire un gros projet pendant ton postdoc.

Et toi, que fais tu pendant ton doctorat ?

Je t’invite aussi à me suivre pour recevoir d’autres articles et vidéos sur la thèse :

Et n’oublie pas, nous sommes de vaillants doctorants prêts à se donner les moyens de réussir notre thèse !

À cœur vaillant, rien d’impossible !

Cyprien

Si tu as aimé l'article, tu es libre de le partager ! :)

2 Réponses

  1. Merci pour cet article complet. Combien de temps en moyenne prend la publication d’un article?

    J’ai du mal à me rendre compte du temps nécessaire à la rédaction puis du temps nécessaire aux aller-retour des relecteurs. Je me doute que tous les articles sont différents mais j’aimerais bien avoir une estimation grossière. Merci!

    • Ca dépend, trouver l’idée du projet, le réaliser puis le rédiger le papier va déjà prendre du temps. Mais à partir de la soumission de l’article à la revue, cela peut prendre plusieurs mois acant d’avoir un premier retour de l’éditeur et des reviewers (supposant que l’éditeut n’ait pas rejeté l’article dans les 3 jours).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *