Gérer son Postdoc

Gérer son postdoc. Qu’est-ce que ça veut dire ? Chaque postdoc ouvre des portes et en ferme d’autres. Chacun prend la direction qui lui semble être la meilleure. Je vais t’expliquer ce que je compte faire pendant mon postdoc. Est-ce ce qu’il y a de mieux à faire ? Je ne sais pas. Je te dirais ça dans quelques années. N’hésite pas à commenter cette liste, à donner ton avis et ajouter des items.

Quelle est ta vision de recherche ?

Gérer son postdoc requiert d’avoir une vision claire pour sa recherche. Pour clarifier sa vision, je me pose les questions suivantes :

  1. Que veux-tu avoir fait/ cherché/ découvert dans les 5-10 prochaines années ?
  2. Quelles questions de recherche capturent ton intérêt ?
  3. Quels problèmes aimerais-tu résoudre ?
  4. Dans quelle direction veux-tu emmener ton domaine de recherche dans le futur ?
  5. Qu’aimerais-tu changer et améliorer ?
  6. Qu’est-ce qui te motive ?
  7. Quelle direction veux-tu que ta recherche prenne ?
  8. Dans quel domaine aimerais-tu être reconnu ? Quelle niche j’aimerais exploiter ? Pour quelle spécialité aimerais-je être connu ? Où es-tu connu ? Pour quel travail ?

Cela concerne la recherche, mais aussi les enseignements que je pourrais développer et enseigner.

Pour définir une bonne vision et devenir un bon chercheur, il faut être ouvert à chaque nouvelle idée, tout en voulant être original. Pour cela, je lis énormément dans différents domaines, en essayant de comprendre les liens manquants entre ce qui est connu. Je discute avec des cliniciens pour comprendre les problématiques qu’ils rencontrent et voir comment je peux aider grâce à des modèles animaux. Je discute aussi avec un maximum de chercheurs et leur expose mes idées pour comprendre si elles sont intéressantes ou non. Dans le processus de recherche, nous jetons beaucoup d’idées mauvaises et ne gardons que les meilleures (supposons que l’on en trouve). J’essaie de recevoir un maximum de feedback, de critiques, et d’idées pour pouvoir forger et améliorer ma capacité à générer des questions de recherche. Je discute avec des chercheurs, des professeurs et lis dans différents domaines pour élargir mes horizons.

La recherche est un jeu collectif, nous avons besoin des autres pour savoir si nous sommes dans la bonne direction. Il ne faut pas allier nos idées à nous-mêmes. Il faut oser demander du feedback pour progresser et considérer les critiques comme un avantage pour améliorer son projet. C’est essentiel pour améliorer le projet le mieux possible.

Quel est ton objectif principal ?

Gérer son postdoc requiert de définir un objectif principal. Celui-ci donne une direction. Il peut être de sécuriser une position, d’étendre son réseau, de développer sa recherche, ou de créer son groupe de recherche par exemple.

Compétences et expertises à développer

Pour gérer son postdoc, il faut non seulement avoir sa vision, son objectif principal, et sa direction, mais aussi savoir quelles étapes sont nécessaires pour les atteindre. Je prends donc le temps de régulièrement me demander quelles compétences je dois développer. Je réfléchis à ce que je dois faire aujourd’hui et dans les années à venir pour accomplir cette vision. J’aligne et harmonise mes actions dans cette direction.

Dans le même temps, je pense à mes faiblesses que je pourrais essayer de combler (faire des figures et statistiques par exemple) et aux compétences et connaissances que j’ai déjà acquises. Dans le même temps il est bien sûr essentiel de garder en tête : publication dans high impact factor, conférences, organisation.

Y a-t-il des compétences et expertises qui me rendraient unique ? Cela me permettra d’être reconnu par mes pairs pour une compétence particulière. Ce qui est un avantage, car lorsque je vais définir mes projets de recherches, je dois être capable d’expliquer pourquoi je suis la personne idéale pour les compléter. C’est un aspect important pour obtenir des financements.

Trouver des financements

Pour gérer son postdoc, trouver des financements est important. Le monde de la recherche requiert d’obtenir des financements, car sinon on est bloqué. Autant s’y mettre le plus vite possible. Chaque financement compte ; que ce soit de petites bourses pour aller à une conférence ou une grosse bourse individuelle pour financer un projet postdoc de 1-4 années. Il est important d’apprendre à rédiger ce genre de bourse rapidement, car le style est différent du style académique. Pour cela, j’essaie de m’entourer de personnes capables de rédiger ces bourses et j’apprends un maximum. Ce qui est important pour obtenir des bourses individuelles, c’est de démontrer son indépendance.

Développer et démontrer son indépendance

Gérer son postdoc c’est aussi démontrer son indépendance. Cela passe par plusieurs choses telles que la publication d’articles scientifiques sans son superviseur de thèse ou par la publication en dernier auteur ou en auteur unique. Tout cela dépendra de ton domaine. Je peux aussi collaborer avec d’autres groupes de recherche, faire une mobilité pour faire de la recherche avec eux et enfin publier avec eux par exemple.

Explorer de nouveaux groupes de recherche

Gérer son postdoc peut inclure une mobilité. Mobilité permettant non seulement de développer une compétence, mais aussi de démontrer son indépendance en faisant de la recherche scientifique dans un autre groupe de recherche. C’est très enrichissant et permet de revenir aux Pays-Bas avec un nouveau bagage plein de nouvelles compétences et idées. Je prévois de rédiger des bourses de projets pour obtenir des financements me permettant de passer quelques semaines, mois ou années dans d’autres groupes de recherche dans lesquels je vais pouvoir développer certaines compétences qui me serviront plus tard. Je peux aussi développer mon réseau.

Étendre son réseau

Une étape importante pour gérer son postdoc consiste à développer et étendre son réseau. Pour cela, il faut connecter avec les autres chercheurs et jouer en équipe en aidant ses collègues (pas pour obtenir des articles, mais parce que c’est la bonne chose à faire). Développer son réseau peut se faire de nombreuses façons comme en se faisant inviter à des congrès, en organisant des symposium/sessions à des congrès en y invitant certaines personnes que l’on aimerait rencontrer, participer à des évènements locaux, à des winter schools, donner des présentations dans des groupes de recherche ou des départements, contacter des chercheurs et leur demander s’ils ont du temps pour discuter, participer à des ateliers, enseigner. Dans le même temps, développer une présence en ligne, que ce soit à l’aide d’un blog pour présenter son groupe de recherche ou d’un compte LinkedIn.

Devenir un meneur et enseigner

Gérer son postdoc c’est aussi superviser et enseigner. Dans le monde de la recherche, nous sommes voués à développer un groupe de recherche. C’est pour cela qu’il est important dès le postdoc de développer et démontrer ces capacités. Cela se fait en supervisant des étudiants en licence, master ou des doctorants. Cela peut aussi se faire en aidant et en publiant avec ses collègues. L’important est de montrer notre capacité à gérer une équipe.

Enseigner est aussi important. Y a-t-il des formations d’enseignements que tu pourrais suivre ? Peux-tu créer des modules de cours ? Enseigner certains modules ?

Productivité, diversité et priorité

Pour gérer son postdoc, réussir à rendre sa vision réelle, démontrer son indépendance, et les autres étapes, il va falloir être productif, se diversifier et prioriser. La productivité et la priorisation permettent de se concentrer sur les actions amenant des résultats rapidement. Je me concentre sur les 20% d’actions amenant 80% des résultats. Se diversifier consiste à publier différents types d’articles. Ils peuvent être des articles d’opinion, viewpoint, systematic reviews, métanalyses, perspective papers. Cela permettra d’obtenir un excellent output. Publie, sois cité, sois visible. Mais bien sûr, nous devons maintenir un équilibre dans notre vie qui nous permettra de garder une bonne santé mentale.

Conclusion

Toutes ces tâches mentionnées ci-dessus sont des tâches qui seront répétées dans le futur et qui seront de plus en plus présentes. Ce sont des choses que j’aime faire et que j’apprécie. Et toi, comment prévois tu de gérer ton postdoc ? N’hésite pas à me partager ton avis !

Je t’invite aussi à me suivre pour recevoir d’autres articles et vidéos sur la thèse :

Et n’oublie pas, nous sommes de vaillants doctorants prêts à se donner les moyens de réussir notre thèse !

À cœur vaillant, rien d’impossible !

Cyprien

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