5 leçons de ma seconde année de thèse

Dans cet article, je vais partager 5 leçons de doctorat, 5 leçons que j’ai apprises pendant ma seconde de doctorat. Ce sont 5 choses à réaliser et à comprendre pour pouvoir bien avancer dans son doctorat. Il y a 1 an, j’ai fait une vidéo des 5 leçons que j’ai apprises pendant ma première année de doctorat. Cet article est donc la suite.

5 leçons de ma seconde année de thèse

Leçon de doctorat 1 : Tu vas manquer de temps

La première leçon de ma seconde année de doctorat est qu’un doctorat est long et court à la fois. On commence en se disant que 3 ans c’est long, après 2 ans, on se dit « déjà ! ». Le temps en thèse passe à une vitesse incroyable. En thèse, il y a énormément de choses à faire.

Tu n’as pas le temps de tout faire

Si tu es comme moi et que tu as énormément d’idées et de choses que tu aimerais faire, sache qu’il est peu probable que tu arrives à tout faire. Tu n’auras pas le temps de tout faire car tout prend un temps énorme. Compte plusieurs semaines pour développer une nouvelle compétence, apprendre une nouvelle technique. Si tu veux explorer un domaine que tu maitrises un peu moins, multiplie le temps que tu vas y passer par au moins 3. Si tu dois collaborer, travailler avec du monde, multiplie le temps passé.

Sablier temps en thèse

Pour ma troisième année de doctorat, je voulais faire un projet en Nouvelle-Zélande, faire un projet clinique avec un autre groupe, faire un autre projet préclinique et finir mes 3 projets actuels. C’était bien trop ambitieux. Clique ici pour voir mon nouveau plan. Je parle de tout cela dans ma vidéo bilan de thèse 2 ans.

Fais les choses bien

Il y a tellement de projets à faire, d’idées à explorer qu’il est impossible de tout faire. Ne te disperse pas. Reste concentré sur ce qui est essentiel en thèse. Choisis quelques projets que tu fais bien, que tu explores bien à la place de vouloir faire 12 projets et de les bâcler par manque de temps et donc de te retrouver sans rien.

Leçon de doctorat 2 : Il faut apprendre à choisir

Choisir c’est murir.

Ne sois pas un Peter Pan de la thèse

Lorsque tu es enfant, que tu es adolescent, tu peux être n’importe quoi, n’importe qui et c’est ça la beauté de l’enfance. Tu as un potentiel, tu as un potentiel à explorer. Tu peux devenir celui que tu désires devenir. Cependant, tu ne peux devenir TOUT car à tout vouloir on finit sans rien. Pour murir, il va te falloir choisir. C’est ce que tu fais dans ta vingtaine. À 20 ans, tu es encore plein de potentiel. À 30 ans, le monde attend de toi de t’être développé, d’avoir développé ton caractère et de ne pas être un grand enfant, un Peter Pan. Peter Pan c’est l’enfant qui refuse de grandir. Bien sûr, tu as toutes les raisons du monde à refuser de grandir, la première est que le monde des adultes est difficile et qu’il faut prendre ses responsabilités. La seconde est qu’il est difficile de choisir, car choisir c’est renoncer et c’est dur de renoncer.

Peter-Pan

Exploite les meilleurs potentiels

En doctorat, la croissance est similaire. Tu commences avec un potentiel et un objectif “devenir un chercheur indépendant”. Il y a de nombreux chemins pour y parvenir et c’est à toi d’en choisir un, tu ne peux tous les attraper, ce ne sont pas des Pokémons. Il y a tellement de possibilités et de choses à faire en doctorat qu’il est impossible de tout faire. Si tu décides de tout faire, tu ne feras pas bien et ne deviendras personne. Il faut choisir sinon tu n’accompliras rien.

Tu as beaucoup d’idées de projets ? Super, sélectionne les meilleures idées et exploite-les. Tu veux explorer en détail de nombreuses choses ? Super, sélectionne celles qui ont le meilleur potentiel. Fais la même chose pour les cours que tu aimerais suivre et les autres choses que tu aimerais faire.

Vise à faire 1 gros projet au lieu de plusieurs petits

Juillet 2022, j’ai participé au FENS Forum of Neuroscience à Paris, une conférence de 5 jours durant laquelle j’ai présenté un poster et assistés à de nombreuses présentations. Si tu regardes attentivement, tu remarqueras que tous les présentateurs présentent des data venant d’articles qu’ils ont publiés dans des revues à haut facteur d’impact comme Nature ou Science. Bien sûr, ces chercheurs ont plusieurs années, voire des dizaines d’années d’expérience et de data collectées. Mais je pense qu’il est utile de garder cela en tête pendant le doctorat. Garde en tête de vouloir fournir une réponse globale, une réponse complète de ton étude. Vise à fournir un projet de qualité, un projet qui peut impacter ton domaine.

Publier dans une revue à haut facteur d’impact pendant ton doctorat ouvre des portes dans le monde académique.

Le danger du gros projet

Oeufs dans le même panier

Le problème avec le gros projet est de mettre tous tes œufs dans le même panier. Donc si le projet ne fonctionne pas, tu prends le risque de te retrouver sans rien. À viser trop haut, on se brule les ailes comme Icare. Ce n’est cependant pas le sujet de cet article, je t’invite à cliquer ici si tu veux lire un article complet comparant petits et grands projets de thèse. Article dans lequel je discute les avantages et inconvénients des gros projets et des petits projets.

Leçon de doctorat 3 : Sois l’architecte de ton doctorat

Choisi intelligemment, ne laisse pas les autres choisir pour toi quelles actions et quels projets tu aimerais faire. Si tu laisses les autres choisir pour toi, cela pourrait virer à un burn-out en thèse.

C’est un point que j’ai toujours su, ou du moins voulu poursuivre. D’après le test de personnalité des big 5, je suis de nature assez désagréable, ce qui veut notamment dire qu’il est difficile de me faire faire quelque chose que je ne veux pas faire. C’est pour cela que j’ai toujours fait de mon mieux pour rester le maitre de mon doctorat, pour faire ce que je désirais faire. Jusqu’à aujourd’hui, cela se passe très bien. Je peux explorer ce que je désire explorer et faire ce que je désire faire.

Sois honnête avec toi-même et fais ton propre doctorat. Fais ce que tu désires faire. Ne laisse pas ton doctorat te contrôler. Ne deviens pas esclave de ton doctorat et ne laisse pas les autres te dicter comment tu devrais faire les choses. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tu dois avoir un égo énorme et n’écouter personne. Sois l’architecte de ton doctorat.

Leçon de doctorat 4 : Le temps rend les choses claires

Laisse le temps faire les choses. Si tu ne sais pas encore pourquoi tu fais un doctorat, ce que tu veux réellement faire, comment être l’architecte de ton doctorat, quels projets choisir, ce qui t’intéresse, laisse le temps faire les choses. Si tu agis correctement pendant ton doctorat, tout deviendra clair sur les actions à poursuivre et sur ce que tu veux faire.Dieu et création de la lumière

Dans mon cas, lorsque j’ai commencé mon doctorat, je n’étais pas sûr de quelles actions entreprendre pour avancer. Je ne savais pas quel chemin traverser. J’essayais différentes choses et cela jusqu’à trouver ce qui fonctionne bien pour moi. Cela est normal car j’étais un débutant. Aujourd’hui, en fin de deuxième année, j’ai développé une vision d’ensemble de ma thèse. C’est comme lorsque tu lis un bon livre comme les frères Karamazov, plus tu avances dans le livre, plus tu as une vision de ce qui se passe réellement.

Maintenant, je sais exactement ce que je veux faire lors de ma troisième année. Mon plan est clair et je sais à quoi m’attendre. Du moins, je pense que je sais à quoi m’attendre. Donc si tout n’est pas encore clair pour toi, ne te fais pas de souci car tout deviendra plus clair avec du temps.

Leçon de doctorat 5 : Apprends de tes erreurs

Laisser faire le temps, c’est bien beau, mais encore faut-il agir et faire des choses pendant ce temps. Agis, demande conseil aux personnes qui sont déjà passées par là. Reçois de nombreux conseils, de recommandations. Puis agis. L’idée est d’agir le plus possible, de faire le plus de choses possible. C’est comme cela que tu vas progresser pendant ta thèse et que le chemin va s’éclaircir.

Trust-your-instincts.-Dont-think-just-do

Rien n’enseigne mieux que l’expérience. Tu as beau avoir toute la théorie du monde, tu ne pourras pas tout comprendre si tu n’agis pas, si tu n’essaies pas. Tu vas apprendre en échouant et c’est dans cet échec que tu te souviendras “ah oui on me l’avait dit” et que tu comprendras enfin le conseil que l’on t’avait donné. On comprend les principes en commettant l’erreur et en échouant.

Ce sont toutes les erreurs que tu vas commettre pendant le doctorat qui vont te renforcer et forger le chercheur que tu vas devenir. Je connais une doctorante qui a fait un burn-out pendant sa thèse, et 2 ans plus tard, elle est heureuse car malgré tout ce qu’elle a dû traverser, ça lui a permis de devenir une personne plus forte. Bien sûr, je ne te dis pas de viser le burn-out, surtout en doctorat. Mais d’explorer tes limites, d’explorer qui tu es et ce que tu peux créer.

C’est par l’expérience qu’une part de toi va mourir pour ressusciter, comme le Phénix, renforcées et plus forte.

Leçon de doctorat 6 : Retourne aux bases

Le temps qui passe nous fait oublier. C’est pour cela qu’il faut retourner aux bases de temps en temps. Revois des conseils pour rédiger, discute avec tes collègues comment ils travaillent, revois ta façon de t’organiser, regarde de nouveau mes vidéos YouTube et mes articles. Avoir de bonnes bases de chercheur est la clé pour réussir ton doctorat. Une piqure de rappel ne fait pas de mal.

Comme pour le sport, tu dois faire tes fondamentaux. C’est comme ça que tu peux exceller. À l’escrime, à chaque entrainement, on refait des fondamentaux. Tous les grands champions ont des fondamentaux excellents.

Le Vaillant Doctorant revoit ses fondamentaux sans arrêt pour être sûr de les maitriser et d’exceller dedans.

Applique les bases

Revoir les bases, c’est une première étape. Il faut aussi appliquer ce que tu apprends car sinon ça ne sert à rien.

Le gouffre entre le savoir et l’action est bien plus grand que le gouffre entre l’ignorance et le savoir. Donc agis.

Regarde, apprends et applique !

Leçon de doctorat 7 : Prends des vacances

Lors des périodes creuses, prends des vacances. Prends du temps pour toi, pour respirer. Écoute ce que ton âme et ton cœur te disent, est-il temps de prendre des vacances ?

Si tu vois que ta productivité diminue, que tu es distrait tout le temps, que tu n’arrives plus à avancer, fais une pause. Prends quelques jours et revient plein d’énergie, prête à rédiger ta thèse.

Conclusion des leçons de doctorat provenant de ma seconde année de thèse

En résumé la leçon de ma seconde année de doctorat est qu’il est important de choisir ce sur quoi on va fournir des efforts car on n’a pas le temps de tout faire. Une fois le projet choisi, il faut se donner à fond pour accomplir ce projet. C’est comme cela que l’on murit. Tu dois te concentrer sur ce qui est essentiel pendant ton doctorat et ne pas te disperser. Met ton attention sur ce que tu désires faire et ne laisse pas les autres décider pour toi. Si tu n’as pas encore une vision claire de ce que tu veux, agis, agis encore et au bout d’un moment la vision s’éclaircira.

Et toi, qu’est-ce que le doctorat t’enseigne ?

Je t’invite aussi à me suivre pour recevoir d’autres articles et vidéos sur la thèse :

Et n’oublie pas, nous sommes de vaillants doctorants prêts à se donner les moyens de réussir notre thèse !

À cœur vaillant, rien d’impossible !

Cyprien

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1 commentaire

  1. “Les fées adorent danser, voyez-vous ; et bien qu’elles oublient les pas, quand elles sont tristes, elles ont tôt fait de les retrouver quand elles redeviennent gaies. C’est la raison pour laquelle les fées ne disent jamais : “Nous nous sentons heureuses”, mais : “Nous avons envie de danser”. Je suis sûr que vous avez remarqué que cela veut dire presque la même chose. La joie vous descend très facilement dans les pieds.”
    ” Le secret du bonheur n’est pas de faire ce que l’on aime, mais d’aimer ce que l’on fait. “Peter Pan de J. M. Barrie
    Je me disais que de de circonscrire son espace de travail à un but précis permet de “danser” et d’être léger et joyeux. Faire un choix et prendre le temps nécessaire à l’accomplissement de son projet offre la possibilité de se concentrer et de s’améliorer.
    “Je savais très bien que mon cerveau était un riche bassin minier, où il y avait une étendue immense et fort diverse de gisements précieux. Mais aurais-je le temps de les exploiter ?” Marcel Proust
    On pense souvent : ” je n’aurai pas le temps ; il me faudra plus de temps ; et aussi ” je n’y arriverai pas”… Pourtant c’est “petit à petit que l’oiseau fait son nid” ou que” l’araignée tisse sa toile”…
    “Ce n’est pas par des mots que je veux voir donner quelque éclat à ma vie, ce n’est que par des actes.” Thésée
    En conséquence c’est par nos actions délibèrement choisies que l’on avance et que l’on mûrit. Que l’on se perfectionne dans un domaine ciblé. Quitte à laisser de côté pour un moment ce qui n’est pas nécessairement utile.
    Je pensais à Hiram, architecte et humble personnage qui travaille à son oeuvre sans se laisser détourner. Il va au plus près de ce qui donne un sens à sa vie ; il s’attache à son labeur afin d’aller jusqu’au bout de ce qu’il a commencé ; il désire infiniment achever son travail suivant ce qu’il est, apprenant de ses erreurs, attentif au temps et aux aléas de la matière ; il veille à ce que son potentiel reste vivifié et que ses capacités soient opérantes. Il se dépasse dans les épreuves.
    Tout homme, /même s’il a pû recevoir “le feu sacré” de Prométhée / doit comprendre que c’est de lui même qu’il devra trouver l’étincelle, de lui même qu’il devra nourrir sa flamme, de lui même qu’il intensifiera ses efforts par le labeur ; la récompense viendra ensuite car ce qui est terminé est “préfiguration, annonce le “nouveau”, l’autre future “construction”.
    “Chaque jour sur le métier remets ton ouvrage”…
    Ce que l’on a créé demeure. Chacun peut bâtir sa vie, son existence par le travail, la recherche du meilleur de soi même et dans un équilibre originel proche du “connais toi toi même et…”
    en aparté, on se souviendra que l’humanité voleuse du feu donnée par Prométhée ou voleuse de la connaissance symbolisée par la pomme a reçu comme “un joug” ! (un lot, cadeau ou punition ?) qu’il lui faudra travailler, se nourrir par les fruits de son labeur et se différencier des animaux.

    Pour réussir, travailler dur, ne jamais abandonner et surtout chérir une obsession magnifique” Walt Dysney

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