Introduction
Choisir le bon sujet de recherche, c’est un peu comme trouver sa voie : c’est essentiel pour faire de la bonne science. Mais qu’est-ce qu’un « bon sujet » ? Et comment le choisir ? Dans les milieux scientifiques, on en parle peu. On suppose souvent que les chercheurs sont assez malins pour comprendre seuls, ou en observant leurs mentors. Ce manque de discussion peut créer des choix basés uniquement sur des attentes externes, comme publier dans des revues prestigieuses ou obtenir un poste.
Dans cet article, nous allons voir comment bien choisir son sujet de recherche pour qu’il soit à la fois passionnant et enrichissant.
1. Prendre Soin de Son Choix de Sujet
Pourquoi se lance-t-on dans la recherche ?
Beaucoup diraient : « Pour publier des articles de qualité et faire avancer la science. »
Mais il existe une autre manière de voir les choses : un laboratoire peut aussi être un lieu où l’on encourage les chercheurs à se réaliser pleinement.
Ainsi, choisir un sujet de recherche devient une façon de nourrir sa curiosité, son développement personnel, et son bien-être.
2. Trouver le Bon Équilibre : Faisabilité et Intérêt
Imaginez un graphique avec deux axes.
- Le premier, c’est la faisabilité : est-ce que ce sujet est réalisable, en fonction de nos compétences et des moyens à disposition ?
- Le deuxième axe, c’est l’intérêt : ce que ce sujet peut apporter de nouveau et de stimulant. Les meilleurs projets se trouvent dans la zone où les deux axes se croisent : un projet faisable et enrichissant.
On voit souvent des recherches faciles mais peu passionnantes, ce qu’on appelle des « fruits à portée de main ». D’autres projets sont, à l’inverse, très difficiles et peu stimulants, parce que l’on croit que « compliqué » rime avec « intéressant ». Mais en réalité, un bon sujet de recherche se situe plutôt là où il peut vraiment faire avancer nos connaissances tout en restant dans nos cordes.
Choisis le sujet le plus approprié sur les 2 axes.. parfois tu veux un sujet plus facile ou un plus compliqué…
3. Prendre le Temps de Choisir
Une erreur courante est de sauter sur la première idée venue. Mais un projet de recherche, c’est souvent des années de travail, même si ça semble faisable en quelques mois.
Choisir rapidement peut mener à de la frustration. Dans certains laboratoires, on conseille aux étudiants de ne pas se lancer avant trois mois : ils lisent, discutent, et prennent le temps de réfléchir à leur projet. Ils peuvent commencer après trois mois, sur un projet bien défini.
Conseil : Si vous pouvez, prenez le temps d’explorer plusieurs idées avant de vous lancer. Chaque semaine investie dans le choix d’un bon sujet peut vous faire gagner des mois, voire des années, par la suite.
4. Écouter Sa Voix Intérieure
L’intérêt pour un sujet est quelque chose de personnel. Dans le monde scientifique, il est facile de se laisser influencer par les attentes des autres, comme celles des collègues ou des conférences. Mais l’important, c’est d’écouter votre voix intérieure, celle qui dit « Ça, ça m’intéresse vraiment ». Cette voix peut se renforcer avec l’aide d’un mentor bienveillant, qui vous aide à faire confiance à vos choix.
Astuces pour savoir si un sujet vous correspond vraiment :
- Demandez-vous si vous le choisiriez même si vous étiez seul au monde.
- Parfois, les meilleures idées sont celles qui reviennent sans cesse dans votre esprit, même après des mois ou des années.
- Comment décris ta recherche aux autres ? Comment te sens tu ? Passionné ? Captivé ? Aimes tu ce dont tu parles ?
Apprendre à écouter sa propre voix peut aider à faire une recherche motivée, satisfaisante, et pleine de sens. Cette passion est souvent contagieuse pour ceux qui vous entourent.
Fais ce qui compte à tes yeux.
5. S’Exprimer à Travers la Recherche
Ce qui rend un sujet de recherche captivant, c’est souvent sa capacité à refléter notre façon de voir le monde. Nos choix sont influencés par ce que l’on considère comme « beau », « vrai » ou « juste ». C’est cette touche personnelle qui fait la richesse de la science : chaque chercheur unique apporte sa perspective.
Pour trouver un bon projet, nous devons donc réfléchir à notre propre perception du monde.
Pour choisir un bon projet, il est utile d’en discuter avec un mentor ou un collègue. Parlez de vos idées ouvertement, sans crainte de jugement, de ce qui vous captive et vous inspire. Parfois, en vous écoutant, la personne en face peut vous aider à identifier des motifs, des valeurs profondes qui guideront votre choix. Trouve quelqu’un pour t’écouter.
Un projet dans lequel vous pouvez vraiment vous exprimer devient motivant, chargé de sens, et parfois même porteur de découvertes profondes.
6. Naviguer dans l’Inconnu : Le Schéma du Chercheur
Que se passe-t-il après avoir choisi un projet ? En recherche, on imagine souvent un chemin clair : partir d’un point A (la question) pour arriver à un point B (la réponse). Mais en réalité, la route est rarement directe. Elle se complique souvent par des détours, des boucles, et parfois même des moments de confusion totale, qu’on appelle « la phase de brouillard ».
Au lieu de voir ces détours comme des échecs et de stresser, acceptez-les comme faisant partie de l’aventure. Souvent, un nouveau problème, C, plus intéressant ou plus accessible, surgit et devient un nouvel objectif.
Dans ce modèle, les méandres de la recherche font partie intégrante du processus, et ne sont pas une gêne. Les mentors jouent un rôle clé en soutenant les étudiants dans cette « zone de flou », en les encourageant à avancer même quand tout semble imprévisible. C’est souvent en explorant l’inconnu qu’on fait les découvertes les plus intéressantes.
En fin de compte, c’est cette capacité à embrasser l’inconnu qui permet aux scientifiques de découvrir des choses nouvelles et souvent inattendues. Cela demande du courage.
Résumé Prenez le temps (rappel de la règle des trois mois !) pour trouver un sujet de recherche qui soit faisable et qui vous parle vraiment. Un bon projet s’appuie sur vos compétences tout en permettant une véritable expression de vous-même.
Article : DOI 10.1016/j.molcel.2009.09.013
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Cyprien
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