Dans le monde académique, la toxicité n’est pas seulement un problème systémique, elle se nourrit aussi des interactions quotidiennes. Si des changements structurels sont cruciaux, l’amélioration peut également venir de la manière dont nous interagissons au sein de notre communauté. Chaque petite action peut contribuer à un environnement plus sûr et plus solidaire pour les chercheurs et les étudiants.
La toxicité dans la recherche : Un secret de Polichinelle
Naviguer dans le milieu académique en tant que jeune chercheur sans titularisation est un défi. Trop souvent, des collègues, parfois influents, expriment des attitudes condescendantes, remettant en cause notre valeur en tant que chercheurs. Ces comportements — mépris, agressivité, humiliation en public — sont bien trop fréquents. Et en raison de leur position, ces individus peuvent non seulement nuire à notre estime personnelle, mais aussi bloquer des carrières.
Ces comportements toxiques ne sont un secret pour personne : ils sont largement connus et subis. Cependant, ils sont rarement dénoncés.
Pourquoi le harcèlement académique est-il si difficile à cerner ?
Le harcèlement dans le monde académique reste un problème important, et souvent sous-estimé. Une étude a révélé que jusqu’à 37 % des enseignants-chercheurs aux États-Unis avaient subi une forme de harcèlement dans les six mois précédant l’étude. Chaque fois que cela est arrivé à Sofia, cela a eu un impact significatif sur sa santé mentale.
Elle se demande souvent quel type d’atmosphère nous voulons vraiment créer, et surtout, quel est notre rôle dans cette dynamique.
Un problème transversal à toutes les disciplines
Trop de doctorants et jeunes chercheurs souffrent d’abus de pouvoir, de harcèlement et de manque de mentorat. Certains finissent par quitter la recherche pour cette raison. Les résultats du sondage ECPR-IPSA 2023 montrent qu’environ 20 % des politologues considèrent leur soutien par des mentors comme ‘plutôt négatif’ ou ‘très négatif’. Mais ce chiffre est probablement en-dessous de la réalité : de nombreuses histoires restent dans l’ombre et ne se reflètent pas dans les enquêtes.
Cultiver un environnement bienveillant : L’exemple des associations professionnelles
Les sociétés savantes comme l’IPSA, l’APSA et l’ECPR organisent des événements où des incidents de harcèlement peuvent se produire. Ces organisations ont instauré des politiques de tolérance zéro vis-à-vis des comportements inacceptables et offrent des moyens de recours pour les victimes. Bien que ces politiques ne puissent pas empêcher le harcèlement, elles offrent un cadre pour agir.
Changer les choses, individuellement et collectivement
Des études montrent qu’un environnement de travail sain favorise la satisfaction, la créativité et la productivité. La question reste : comment créer des espaces où chacun peut s’épanouir, en particulier pour les chercheurs sans titularisation ?
Le changement commence par des gestes simples : la manière dont nous traitons les autres, notre réaction face aux injustices, et notre refus de normaliser une culture toxique.
Comment chacun peut agir pour une culture plus bienveillante
Voici quelques actions concrètes pour promouvoir le respect et la solidarité au sein de nos communautés académiques :
- Montrer l’exemple : Soyez présent, à l’écoute et empathique avec vos collègues et étudiants.
- Encadrer les jeunes chercheurs : Si vous avez de l’expérience, devenez mentor. Brisez l’isolement qui accompagne souvent le travail de recherche.
- Parler ouvertement contre les comportements toxiques : Que vous ayez été victime ou témoin, il est essentiel de ne pas rester silencieux.
- Organiser des discussions : Créez des ateliers sur la santé mentale et le bien-être en recherche.
- Parler avec les étudiants : Prenez un moment pour aborder les défis de l’académie et la résilience. Cette simple action peut transformer une génération de chercheurs.
- Tenir les institutions responsables : Plaidez pour des structures sûres, comme un bureau de médiation, pour gérer les plaintes de manière confidentielle.
Chaque fois que nous ignorons une remarque blessante ou minimisons une exclusion subtile, nous renforçons une culture où ce comportement devient normal. Il est temps de briser ce cycle de toxicité.
Merci Sofia Serra-Silva pour cet article (rédigé en anglais) : https://theloop.ecpr.eu/breaking-free-from-toxic-culture-in-academia/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTAAAR1u1Bo8Do-pU8qBBCF0zsKHjs7t7uzBA-cyvAlhVRUFeykXFXhB91yot50_aem_OCv1zVIEDVmlmpEePAOygQ
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Cyprien
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