L’éducation et la recherche dans les universités ont radicalement évolué depuis le XIXᵉ siècle. Pourtant, l’évaluation des doctorats reste figée dans un modèle archaïque. Actuellement, l’obtention d’un doctorat repose principalement sur la rédaction d’une thèse volumineuse, suivie d’une soutenance orale devant un jury académique. Bien que cette approche ait fait ses preuves par le passé, elle n’est plus adaptée aux besoins des chercheurs d’aujourd’hui, ni aux attentes du monde professionnel.
Dans cet article, nous explorons pourquoi une réforme de l’évaluation des doctorats est nécessaire et comment des méthodes innovantes peuvent apporter plus de transparence, de structure et de pertinence à ce processus.
I. Les Limites du Modèle Actuel d’Évaluation des Doctorats
- Un modèle dépassé :
- Le format traditionnel, basé sur une thèse et une soutenance orale, n’a pratiquement pas évolué depuis le XIXᵉ siècle.
- Ce modèle manque de transparence et ne reflète pas toujours les compétences des doctorants en dehors du cadre académique.
- Des inquiétudes croissantes :
- Certains doctorants perçoivent l’évaluation actuelle comme opaque et subjective.
- Les examinateurs eux-mêmes expriment des préoccupations quant à une baisse des standards académiques.
- Inadéquation avec le marché du travail :
- La majorité des docteurs travaillent en dehors du milieu académique, mais le modèle d’évaluation actuel ne prend pas en compte les compétences transférables nécessaires dans d’autres secteurs.
II. Les Innovations Qui Peuvent Transformer l’Évaluation des Doctorats
Bien que l’évaluation doctorale soit restée rigide, plusieurs innovations se développent dans certains contextes :
- Doctorats professionnels :
- Ces programmes, souvent utilisés en ingénierie, impliquent une supervision conjointe par un employeur et un universitaire pour résoudre des problèmes industriels spécifiques.
- Doctorats par publication :
- Plutôt qu’une thèse unique, les doctorants doivent produire un certain nombre d’articles publiés ou acceptés dans des revues scientifiques.
- Formation en cohortes :
- Travailler en groupes réduit l’isolement et favorise la collaboration entre doctorants.
- Évaluation des compétences transférables :
- Les doctorants développent des compétences en gestion de projet, analyse de données ou communication publique, mais celles-ci ne sont souvent pas formellement évaluées.
« Les compétences en communication scientifique et en gestion de projet devraient être aussi valorisées que la recherche pure. »
III. Les Méthodes d’Évaluation Modernes à Intégrer
Pour moderniser l’évaluation des doctorats, les universités pourraient s’inspirer de pratiques utilisées à d’autres niveaux de l’éducation :
- Objectifs d’apprentissage clairs :
- Définir dès le début ce que les doctorants doivent savoir et comment ils seront évalués.
- Cela améliore la transparence et permet de prendre des mesures correctives en cours de formation.
« Des objectifs d’apprentissage bien définis assurent une évaluation plus juste et cohérente. »
- Évaluation formative :
- Fournir un retour d’information à mi-parcours pour aider les doctorants à s’améliorer avant l’évaluation finale.
- Actuellement, ce type d’évaluation dépend souvent uniquement de la diligence des superviseurs.
- Évaluation structurée des compétences transférables :
- Formaliser l’évaluation des compétences en communication, gestion et autres domaines utiles en dehors de l’académie.
- Cela renforcerait l’employabilité des doctorants dans divers secteurs.
- Utilisation des technologies modernes :
- Intégrer des outils numériques pour suivre les progrès des doctorants et faciliter l’évaluation.
IV. Les Obstacles à la Réforme et Comment les Surmonter
- Manque de qualifications pédagogiques des superviseurs :
- Les superviseurs sont souvent des experts dans leur domaine, mais n’ont pas toujours une formation en pédagogie.
- Une solution pourrait être d’encourager les superviseurs à se former sur les méthodes éducatives modernes.
« Les superviseurs devraient non seulement être experts dans leur domaine, mais aussi savoir transmettre efficacement leurs connaissances. »
- Absence d’une approche universelle :
- Chaque discipline ayant des besoins spécifiques, une réforme uniforme est difficile à appliquer.
- La solution réside dans des discussions ouvertes entre superviseurs, doctorants et experts en éducation.
- Résistance au changement :
- Beaucoup d’universitaires s’accrochent aux pratiques traditionnelles.
- Un dialogue constant et des exemples concrets de réussite peuvent aider à surmonter cette résistance.
V. Les Avantages d’une Réforme Structurée
- Amélioration de la transparence :
- Des objectifs clairs et des évaluations formatives garantissent une évaluation équitable et cohérente.
- Meilleure employabilité :
- En valorisant les compétences transférables, les doctorants seront mieux préparés pour des carrières en dehors du monde académique.
- Rapprochement des universités et du marché du travail :
- Une évaluation modernisée créerait des ponts entre l’enseignement supérieur et les besoins des entreprises et industries.
- Expérience enrichie pour les doctorants :
- Une formation plus collaborative et structurée réduit l’isolement et améliore l’expérience globale.
« L’évaluation doctorale doit refléter les compétences variées nécessaires à un chercheur du XXIᵉ siècle. »
Conclusion
Il est grand temps de réformer l’évaluation des doctorats pour l’adapter aux exigences du XXIᵉ siècle. En adoptant des pratiques modernes telles que l’évaluation formative, les objectifs d’apprentissage clairs et la valorisation des compétences transférables, les universités peuvent transformer ce processus pour le rendre plus transparent, équitable et pertinent.
Ces réformes nécessitent une collaboration étroite entre superviseurs, chercheurs en éducation et organisateurs de programmes doctoraux. Ce partenariat profitera à tous, en formant des chercheurs mieux préparés pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, que ce soit dans le milieu académique ou ailleurs.
Voici le lien de l’article : Bring PhD assessment into the twenty-first century
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Cyprien
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